36. ENCYCLOPÉDIE : DAVID BOHM
Après avoir longtemps travaillé sur la physique quantique et relativiste, le physicien David Bohm s’est passionné pour les implications philosophiques de ses théories. Ce spécialiste des hologrammes, images en trois dimensions produites par des rayons laser, est forcé de quitter les États-Unis durant la chasse aux sorcières anticommuniste des années 1950, puis repoussé du Brésil par des sympathisants nazis. Il s’établit alors en Angleterre où il devient professeur à l’université de Londres, se passionne pour le bouddhisme tibétain et devient l’ami du Dalaï-Lama.
Il développe là-bas une théorie dans laquelle il annonce carrément que l’Univers n’est qu’une grande illusion, tout comme une image holographique donnant l’illusion du relief. Et, tout comme un hologramme, l’Univers a pour particularité de posséder dans chaque morceau de son image… les informations du tout. Il faut savoir que lorsqu’on casse une représentation holographique, on retrouve en effet l’ensemble de l’image dans chaque morceau.
Pour David Bohm, le Cosmos pourrait être considéré comme une structure infinie d’ondes où tout est lié à tout, où être et non-être, esprit et matière ne seraient que des manifestations différentes d’une même source lumineuse, qui donne à l’ensemble l’illusion du relief. Il nomme cette source lumineuse : la Vie.
Einstein, réticent au début devant la vision non conformiste de son collègue, finira par se passionner pour les découvertes de Bohm.
Pourtant, se détachant de tout le milieu scientifique qu’il trouve trop réticent à franchir les limites de ses conventions, Bohm n’hésite pas à faire référence à l’hindouisme ou au taoïsme chinois pour expliquer sa vision de la physique. Il ne fait pas de séparation entre le corps et l’esprit et considère qu’il existe une conscience globale de l’humanité. Pour la percevoir il suffit d’éclairer au bon niveau, à la bonne couche (puisque tout n’est qu’informations qui se révèlent par la lumière, tout comme l’hologramme ne donne l’illusion du relief que lorsqu’il reçoit un rayon laser au bon angle). Par la physique quantique et la méditation Bohm pensait qu’on pourrait découvrir des niveaux de réalité cachés.
Dans sa vision « métaphysique », la mort n’existe pas, mais est juste un changement de niveau d’énergie. David Bohm « changea donc de niveau d’énergie » en 1992 sans avoir touché au but de sa quête personnelle de compréhension de l’Univers, mais après avoir ouvert une nouvelle voie de recherche, à cheval entre la science et la philosophie.
Edmond Wells,
Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, Tome V.